29. mars 2021

7e colloque de la SSUP sur le bénévolat : La promotion tri-sectorielle au centre

Près de 200 personnes ont répondu à l’invitation de la SSUP et ont participé à un colloque numérique sur le bénévolat qui, cette fois-ci, a permis d’approfondir le thème de la promotion tri-sectorielle du travail bénévole. Lors de cette réunion, plusieurs acteurs issus des trois secteurs (Etat, économie et société civile) ont évoqué leurs expériences concrètes en matière de coopération tri-sectorielle. Un aperçu du projet «engagement-local» a en outre été présenté aux personnes participant au colloque. En effet, depuis un an, la SSUP et 14 autres organisations portent le projet pilote «engagement-local». Dans le cadre de ce projet, 10 localités et régions suisses soigneusement sélectionnées seront, durant trois ans, soutenues dans l’élaboration d’une stratégie visant à promouvoir le volontariat et le bénévolat au niveau local. Des acteurs de l’Etat, de l’économie et de la société civile coopèreront sur un pied d’égalité, partageront les responsabilités du projet et y apporteront leur contribution, chacun selon ses propres forces et ses propres singularités.

Pour ouvrir le colloque, Lukas Niederberger, Directeur de la SSUP et initiateur du projet «engagement-local», a exposé à l’aide d’un sondage le climat général qui règne dans la coopération tri-sectorielle en Suisse. Ruedi Schneider, responsable du projet «engagement-local» auprès de la SSUP, a ensuite expliqué les raisons et les objectifs de celui-ci. En outre, Anke Kaschlik a présenté un rapport intermédiaire afin d’informer l’assistance de la situation actuelle en ce qui concerne le soutien professionnel et l’accompagnement scientifique offert à «engagement-local» par la ZHAW. Isabelle Denzler, conseillère communale d’Eschlikon, et Jean-Luc Kühnis, membre du Comité de l’organisation freiwillig@kloten, ont exposé les perspectives et les expériences déjà recensées, l’une vue sous l’angle de l’Etat, l’autre sous celui de la société civile. A l’aide d’exemples concrets, ils ont pu démontrer que la coopération intersectorielle peut être mise en œuvre avec succès sur le plan local. Lynn Blattmann a appelé à une plus grande ouverture face à la coopération avec le secteur économique; son exposé différencié sur les possibilités offertes pour mieux associer les entreprises privées a engendré une discussion animée. Au cours du colloque, des messages vidéo parvenant de Sion, de Mendrisio et de Haute-Engadine, sont venus compléter les informations sur le travail des localités et des régions participant au projet «engagement-local». Trois sessions break-out ont permis aux participant-e-s d’échanger sur les exposés et de réseauter, possibilités largement mises à profit. Toutes les présentations PowerPoint ayant accompagné les exposés du colloque peuvent être téléchargées ci-dessous.

Animée par Maria-Victoria Haas, une table ronde a clôturé le colloque: Anke Kaschlik (ZHAW), Lynn Blattmann (Lynno GmbH), Lisa Mazzone (conseillère aux Etats genevoise), Christine Spanninger (Engagierte Stadt) et Ruedi Schneider (engagement-local) ont débattu du défi actuellement lancé à la promotion du bénévolat par la pandémie, ainsi que d’approches prometteuses pour la coopération intersectorielle. Des expériences faites dans le cadre du programme allemand Engagierte Stadt ont également été évoquées. Le débat a rapidement permis de constater que la coopération intersectorielle est non seulement un instrument efficace dans le contexte du bénévolat, mais qu’elle constitue une approche idéale si l’on veut apporter des solutions aux problèmes sociétaux actuels.

Téléchargement des présentations PowerPoint

 

Lukas Niederberger, directeur de la SSUP et initiateur du projet “engagement-local”, a débuté la conférence en présentant une enquête sur l’état d’esprit de la coopération intersectorielle en Suisse.

Une petite enquête menée auprès de 360 professionnels a donné les résultats suivants :

  • 80% sont convaincus que les acteurs de la société civile (associations, ONG, organismes d’aide) reçoivent davantage de soutien idéationnel, financier ou structurel grâce à la coopération trisectorielle.
  • 77% estiment que les acteurs étatiques (municipalités, villes et régions) renforcent leurs liens avec la société civile par le biais d’une coopération trisectorielle.
  • 74% pensent que la coopération trisectorielle renforce la participation des citoyens aux tâches communautaires.
  • 71% pensent que les acteurs économiques (PME locales, associations professionnelles) améliorent l’image de l’entreprise grâce à la coopération trisectorielle.
  • 69% sont convaincus que la promotion trisectorielle du bénévolat local renforce la cohésion sociale.
  • 68% estiment que la promotion de la coopération trisectorielle nécessite une attitude et une culture fondamentalement nouvelles parmi les parties prenantes.
  • 66% estiment que les acteurs de la société civile voient leur engagement mieux reconnu par la coopération trisectorielle.
  • 63% estiment que les acteurs économiques gagnent en proximité avec la société civile par la coopération trisectorielle.
  • 63% pensent que les acteurs de la société civile atteignent davantage de personnes grâce à la coopération trisectorielle pour attirer les bénévoles.
  • 61% sont d’avis que de nouveaux processus de travail sont nécessaires dans la coopération trisectorielle, car les acteurs de l’État, de l’économie et de la société civile agissent avec des logiques d’action et des processus décisionnels différents.
  • 59% pensent que le travail bénévole est plus apprécié par la promotion trisectorielle.
  • 52% pensent que d’autres défis sociétaux peuvent également être abordés par la coopération trisectorielle.

Ruedi Schneider, chef du projet “engagement-local”, a ensuite présenté le contexte et les objectifs du projet. Dans un bref rapport intermédiaire, Anke Kaschlik (ZHAW) a présenté l’état actuel du suivi scientifique et professionnel du projet. Sur la base d’une enquête nationale, Mme Kaschlik a cité les plus grands défis du bénévolat :

  • Volonté d’un engagement (à long terme)
  • Individualisation du comportement en matière de loisirs
  • Perte des structures de relations locales
  • Manque de temps
  • Mise en relation des bénévoles et des organisations
  • Accompagnement, soutien et valorisation des bénévoles
  • Manque d’appréciation du travail non rémunéré dans une société dominée par l’économie.
  • Recrutement et participation d’individus et de groupes moins intégrés

Isabelle Denzler, conseillère municipale d’Eschlikon TG, et Jean-Luc Kühnis, membre du conseil d’administration de freiwillig@kloten, ont présenté leurs expériences du point de vue de l’État et de la société civile et ont pu montrer, à l’aide d’exemples concrets, comment la promotion du bénévolat local par secteur est mise en œuvre avec succès. L’entrepreneur social Lynn Blattmann a appelé les acteurs du gouvernement et de la société civile à s’ouvrir à la collaboration avec le monde des affaires. De brefs messages vidéo de Sion, de Mendrisio et de la Haute-Engadine ont donné aux participants un aperçu du travail des localités et régions participantes du projet « engagement-local » au cours de la conférence. Au cours de trois sessions en petits groupes, les participants ont également eu l’occasion d’échanger leurs points de vue sur les présentations et de nouer des contacts.

Lors d’un débat animé par la modératrice de la conférence, Maria-Victoria Haas, Anke Kaschlik (ZHAW), Lynn Blattmann (Lynno GmbH), Lisa Mazzone (Conseillère d’Etat du canton de Genève), Christine Spanninger (du projekt « Engagierte Stadt » en Allemagne) et Ruedi Schneider (projet « engagement-local ») ont discuté de la situation actuelle difficile pour la promotion du bénévolat suite à Covid. Les expériences du projet trisectoriel “Engagierte Stadt” d’Allemagne ont également été présentées et des discussions animées ont eu lieu. Les participants ont convenu que la coopération intersectorielle n’est pas seulement efficace dans le domaine du bénévolat, mais qu’elle serait une approche idéale pour résoudre les défis sociaux en général.