27. avril 2016
La politique d’austérité frappe les plus faibles
La SSUP diffuse des informations sur l’aide sociale
Comme par le passé, en 2016 encore, les services communaux d’aide sociale, pour des raisons d’économie, ont répercuté des tâches et dépenses, relevant pourtant de leur responsabilité, sur la SSUP et d’autres organisations sociales privées. La pression financière augmente également du côté de l’assurance invalidité. Aujourd’hui, pour qui requiert une rente de l’AI, le délai d’attente se mesure en années. Et les raisons motivant les refus de rente sont très souvent incompréhensibles, tant pour les services sociaux que pour les médecins. Au cours de ces dernières années, ont été réduits les moyens investis sur la durée, notamment pour une formation ou des mesures d’intégration, ce qui a pour conséquence que la pauvreté est davantage administrée que combattue. La SSUP a donc décidé de participer au financement du guide sur l’aide sociale de Corinne Strebel, intitulé «Wenn das Geld nicht reicht» (Lorsqu’il n’y pas assez d’argent). La SSUP a même enrichi l’ouvrage par des exemples tirés de son programme d’aide individuelle. L’ouvrage a été rédigé à l’intention des personnes frappées par la pauvreté afin qu’elles puissent s’informer sur leurs droits et obligations. Toutefois, il a sa place également sur les bureaux des fondations, œuvres caritatives et conseillers en charge de dossiers individuels. Enfin, ce guide devrait faire partie des lectures obligatoires du personnel travaillant dans les services communaux d’aide sociale, voire des décideurs communaux.
Histoires à faire peur versus succès à fêter
Parfois on a peine à en croire ses yeux lorsque l’on parcourt les requêtes des services sociaux. Exemples: Madame A. travaille à plein temps et pourtant, elle a du mal à joindre les deux bouts. La demande de rente AI de son époux est en attente depuis quatre ans. Elle ne peut prétendre à l’aide sociale, son revenu dépassant légèrement le seuil du minimum vital. Le service social lui conseille donc de divorcer ou de donner sa démission à son employeur! Madame B. se voit amputer son aide sociale de 600 francs, le service social invoquant qu’elle perçoit des pensions alimentaires du père de ses enfants. Or, il est avéré que ce dernier ne paie pas les pensions dues! Madame L., originaire de Turquie, demande au service social de sa commune de l’aider dans la rédaction d’une demande de soutien pour une formation professionnelle. Le service social refuse, suite à quoi Madame L. s’adresse au service social de son ancienne commune de résidence, lequel l’assiste dans sa démarche! Heureusement, la SSUP a également reçu des retours positifs de la part de personnes secourues ou qui ont pu retrouver un emploi, rembourser leurs dettes, rester vivre dans leur appartement, suivre une thérapie ou obtenir des soins dentaires… Ainsi, un homme ayant obtenu de la SSUP, en 1998, une aide financière en vue d’une formation, a remboursé cette somme en été 2016, sans que cela lui ait été demandé: il voulait que la SSUP puisse mettre ce montant à la disposition d’une autre personne désireuse de suivre une formation. Un service social a envoyé une lettre de remerciement à la SSUP: «Je souhaite vous remercier encore une fois, également au nom de Monsieur C., pour la somme de 2000 francs que la SSUP a versée pour les leçons de conduite de Monsieur C. Ce dernier a réussi son examen et grâce à son permis de conduire, il peut maintenant se faire embaucher, ce qui lui permet de s’affranchir de l’aide sociale.» Une autre lettre de remerciement nous est parvenue du canton de Vaud: «Grâce à votre soutien, Madame D. a pu suivre la formation proposée par GastroVaud, et ce certificat de capacité cantonal lui a permis de décrocher un emploi dans un restaurant. Elle n’a donc plus besoin d’aide sociale.»