1. août 2015

Fête nationale 2015: Mini-sommet au Grütli?

Le nouveau gérant du Grütli, Mike McCardell, et son équipe ont assuré un digne cadre aux festivités. Les corps de police d’Uri et de Schwyz ainsi que le personnel de Securitas ont veillé à la sécurité de tous. Au lieu d’un rapport officiel de la SSUP sur la cérémonie traditionnelle au Grütli, nous publions ci-dessous quelques extraits de presse. L’excellent discours de Simonetta Sommaruga, actuelle Présidente de la Confédération, est lui consultable ici.

Discours

Dans le journal du dimanche «Zentralschweiz am Sonntag», Sermin Faki a souligné l’ambiance détendue et l’air de fête populaire, auxquels le discours empreint d’esprit et d’humour de la[nbsp] Présidente de la Confédération a autant contribué que sa prestation en tant que cheffe d’orchestre. En effet, Simonetta Sommaruga a dirigé la Société de musique de Brunnen pour l’hymne national. En outre, Sermin Faki a précisé que les diplomates et leurs familles étaient devenus les témoins d’une caractéristique suisse par excellence: dans ce pays, la nation n’est pas fêtée avec des parades militaires et des banquets somptueux, mais dans une simple prairie autour de saucisses grillées, sur fond de lanceurs de drapeaux et de cors des Alpes.

L’hebdomadaire «Urner Wochenblatt» a reproduit, à l’instar de nombreuses autres publications, la communication de l’Agence Télégraphique Suisse (ats). L’Agence a rapporté que la Présidente de la Confédération était venue au Grütli avec une invitée surprise de seulement 16 ans: Debora Ticli de Langenthal. Au printemps, Simonetta Sommaruga avait était invitée dans l’établissement scolaire de cette élève. Debora Ticli, a expliqué la Présidente, vit dès maintenant ce qui est constitutif de la démocratie directe: elle s’interroge sur des sujets politiques, se forge son opinion et défend celle-ci; elle souhaite participer aux décisions, changer certaines choses et assumer des responsabilités; elle représente ainsi, avec des milliers d’autres jeunes suisses, une promesse d’avenir pour le pays. L’Agence a par ailleurs rappelé que, cette année, la cérémonie au Grütli était placée sous le thème de l’hospitalité, la Suisse centrale fêtant, en 2015, le bicentenaire de son tourisme moderne. Pour cette raison, le public a également eu droit à deux discours sur le tourisme et l’hospitalité.

Pour «Schweizer Illustrierte», Jessica Pfister a accompagné la Présidente de la Confédération tout au long de la journée. Elle a rapporté que Simonetta Sommaruga, tôt le matin, au café «Toi et moi» à Berne, a mis les dernières touches à son discours et que, durant le voyage en train, elle y a rajouté cette phrase: «Nous devons transmettre à notre jeunesse qu’il n’y a pas de place pour le racisme et la xénophobie.» Dans le train de Berne à Brunnen, Simonetta Sommaruga était accompagnée par l’huissière, par son conseiller personnel Vincenzo Mascioli, son porte-parole Philipp Schwander et son invitée, Debora Ticli. Lors du transfert en bateau, entre Brunnen et le Grütli, deux touristes allemands ont abordé la Présidente, lui demandant si elle était la cheffe. «En Suisse, il n’y a pas de chefs; dans une démocratie directe, le pouvoir est partagé par tous[nbsp]», a-t-elle répondu en riant. A Brunnen, sur la passerelle menant au bateau, un vieil homme l’approche: «Cela fait 64 ans que je vis dans la même maison. Maintenant, on m’oblige à la quitter pour faire place à des requérants d’asile érythréens. J’avais déjà envisagé de vous téléphoner …» La Présidente l’écoute, aimable, et lui conseille de s’adresser au canton pour son problème. La journaliste de SI a également évoqué les frères et sœur de la Présidente, qui avec leurs enfants, étaient venus assister à la cérémonie au Grütli. Suite à la partie officielle, Simonetta Sommaruga a donné des interviews, s’est amusée avec des enfants et a posé pour un selfie avec un groupe de Tessinois. Lors du voyage retour en train, la Présidente a confié que ses nombreuses rencontres avec la population lui donnaient des forces. Que, enfin, elle était ravie à l’idée de passer sa soirée entourée de ses proches: «Mon mari préparera des cervelas avec des pommes de terre de notre propre jardin.»

Dans «Bote der Urschweiz», Jürg Auf der Maur a souligné que la Fête nationale avait offert d’excellentes opportunités pour des entretiens et des rencontres en toute confiance entre des diplomates représentant des pays qui, en partie, entretiennent des rapports conflictuels. Ainsi, une fois de plus, l’ambassadrice états-unienne Suzi LeVine était présente au Grütli et s’est entretenue, sur un ton amical, avec l’ambassadeur irakien Majid A. Hassan. Jürg Auf der Maur a donc parlé d’un mini-sommet dans la prairie. Il a en outre souligné le fait que la Présidente de la Confédération avait dirigé l’hymne national: «Cela entrera dans les annales de la société de musique de Brunnen.» «C’était une première», a expliqué un peu intimidée la Présidente, pianiste de concert de par sa formation, aux musiciens de Brunnen. Elle a ajouté qu’au fond, elle était inutile puisque la société de musique de Brunnen jouait très bien même sans chef d’orchestre. Déclaration que les musiciens ont immédiatement réfutée. «Nous n’aurions pas su quand nous arrêter!»[nbsp]