1. septembre 2020

La solidarité grâce à l’appli «Five up»

Peu avant le début de la crise du coronavirus, la SSUP et la CRS étaient plutôt désillusionnées par rapport à l’utilisation de l’application. Six raisons se sont avérées être préjudiciables à la diffusion de cet outil numérique. Tout d’abord, les volontaires disposés à s’engager bénévolement ne cherchent pas en ligne mais plutôt, sur le plan local, par le biais de contacts personnels. Deuxièmement, les organisations recourant à des bénévoles préfèrent coordonner leurs réseaux en groupes fermés, plutôt que de partager leurs ressources avec d’autres organisations sur une plateforme publique. Troisièmement, le nombre de prestations proposées était bien supérieur aux demandes exprimées sur la plateforme. Des études sur l’entraide entre voisins en Allemagne confirment d’ailleurs que les personnes dans le besoin cherchent d’abord à obtenir l’aide de leur famille et de leurs amis avant d’ouvrir leur porte à des tiers ou de confier leurs enfants à des inconnus. Quatrièmement, d’importants prestataires internationaux, tels que Doodle et WhatsApp, proposent des outils de mise en réseau gratuits qui répondent de plus en plus aux besoins spécifiques des ONG. Cinquièmement, les jeunes et les moins jeunes ont généralement un peu de mal à se fier à de nouveaux outils numériques. De nombreuses organisations souhaitaient, en fin de compte, avoir leur propre application qui fonctionnerait sous leur nom et qui ne se limiterait pas à une appli sur smartphone; une version web parallèle sur ordinateur leur semblait indispensable. Sixièmement, le fédéralisme suisse sous-tendant les organisations caritatives, les associations et les clubs, s’est avéré être un obstacle à la diffusion de l’application à l’échelle nationale. Le simple fait que la centrale à Zurich ou à Berne considère que l’utilisation d’une nouvelle application soit indispensable n’est pas une raison pour les sections cantonales ou régionales et ne les fait pas bouger d’un centimètre.

Une solution d’urgence
Toutes les parties impliquées dans le projet «Five up» en sont arrivées à la même conclusion: Ce ne serait que lorsque les Suissesses et les Suisses seraient obligés de recourir à un réseau plus efficace pour maîtriser une situation d’urgence précise qu’ils se mettraient à utiliser «Five up». Personne ne pouvait savoir que seulement trois semaines plus tard, cette situation d’urgence frapperait le pays et le monde entier sous la forme d’un virus. Lorsque la population a appris qu’en raison du coronavirus, les écoles allaient fermer et que d’innombrables parents allaient devoir organiser la garde de leurs enfants sans l’aide des grands-parents, la CRS et la SSUP ont une nouvelle fois offert la possibilité d’un téléchargement gratuit de l’appli «Five up» à toutes les organisations privées et publiques ainsi qu’aux particuliers. Les médias et les pouvoirs publics se sont emparés de la balle et ont fait en sorte que le nombre d’utilisateurs soit, en quelques heures, multiplié par dix. La SSUP et la fondation Mercator ont immédiatement réagi: elles n’ont pas hésité à mettre des moyens financiers supplémentaires à disposition afin de permettre de procéder rapidement et en toute simplicité à quelques adaptations techniques souhaitées par les organisations.

L’économie a également découvert la valeur de Five up. Lidl, la Mobiliaire et Peugeot soutiennent le développement et la diffusion de l’application qui a été téléchargée plus de 50 000 fois. Des bénévoles pour plus de 4 000 services sont déjà placés sur la plateforme ouverte et dans plus de 3 000 groupes fermés.