29. juin 2021

Chanter ou ne pas chanter, telle est la question !

Les joueurs de l’équipe nationale suisse ne se sont les seuls qui ne chantent pas le texte actuel de l’hymne national suisse. Le 1er août, les communes et les villes ainsi que les associations suisses du monde entier sont invitées à chanter le nouveau texte proposé pour l’hymne, en plus du psaume suisse traditionnel. Lire plus ….

Le 1er août, la Suisse commémore le serment du Grütli de 1291. C’est pourquoi le 1er août on célèbre la fête fédérale et non pas la fête nationale. Une fête nationale devrait faire référence à la fondation de l’État fédéral en 1848 ou à la Constitution fédérale du 12 septembre 1871. La SSUP organise la Fête fédérale chaque année sur le Grütli, qui est administré par la SSUP. Cette année, la SSUP célèbre le 50e anniversaire du droit de vote des femmes en Suisse avec plus de 500 femmes.

Nouveau texte d’hymne basé sur la Constitution

Dans le même temps, la SSUP soutient les efforts en faveur d’une commémoration annuelle de 1848. Dans ce contexte, la SSUP encourage la diffusion du nouveau texte proposé pour l’hymne national, qui repose sur les valeurs fondamentales de notre société telles que formulées dans la Constitution fédérale suisse. Le nouveau texte de l’hymne proposé est le suivant :

Sur fond rouge la croix blanche,
symbole de notre alliance,
signe de paix  et d’indépendance.
Ouvrons notre coeur à l’équité
et respectons nos diversités.
A chacun la liberté
dans la solidarité.
Notre drapeau suisse déployé,
symbole de paix et de liberté.

Les partitions du nouveau texte proposé pour l’hymne peuvent être téléchargées en français, italien, rumantsch grischun, allemand et anglais (hymnenational.ch). Le site web contient également des vidéos dans lesquelles le nouveau texte de l’hymne est chanté dans toutes les langues officielles.

Invitation à toutes les communes

Le 1er août, les communes et les villes ainsi que les associations suisses du monde entier sont invitées à chanter le nouveau texte proposé pour l’hymne, en plus du psaume suisse traditionnel. Le chant des deux textes permettra un échange sur la signification des hymnes nationaux et sur les valeurs qui correspondent à notre société actuelle et qui doivent donc être véhiculées dans l’hymne national.

Dès que le texte du nouvel hymne proposé sera suffisamment connu de la population, il sera soumis au Parlement et à l’électorat populaire pour adoption officielle.

Le silence des footballeurs suisses

Lors du championnat d’Europe de football en juin, les joueurs de l’équipe nationale suisse se sont une fois de plus distingués par leur silence et le mouvement de leurs lèvres pendant l’hymne national, et certains journalistes et auteurs de lettres à la rédaction ont réagi avec leur dose habituelle d’indignation. La SSUP, qui a beaucoup travaillé sur le phénomène de l’hymne ces dernières années, a donc appelé à la compréhension avec les footballeurs dans des lettres à la rédaction.

Il y a plusieurs raisons légitimes de faire silence lorsque l’hymne national suisse est joué lors d’un championnat européen de football ou d’une coupe du monde :

– L’hymne national suisse, contrairement aux autres hymnes, existe en quatre langues. Si le joueur de gauche ou de droite chante l’hymne en allemand ou en italien, il est impossible de chanter en allemand en même temps.

– Certains joueurs de l’équipe suisse de football ont la double nationalité. S’ils s’identifient exclusivement à une nation sur le terrain, les gens de l’autre pays se sentent snobés.

– On peut considérer comme une expression de respect le fait que les footballeurs écoutent introspectivement les sons de l’hymne juste avant le coup d’envoi et se concentrent sur le jeu.

– Le chant de l’hymne national n’est obligatoire que pour les forces armées et lors d’occasions diplomatiques à l’étranger.

– Même lors des célébrations fédérales du 1er août, seule une personne présente sur dix peut chanter par cœur le premier couplet de l’hymne national.

– Les personnes sans foi religieuse se sentent concernées par le texte de la prière.

– Après le débat #MeToo et 50 ans après l’instauration du droit de vote des femmes, il faut être plutôt résistant-e pour apprendre à continuer à chanter « Offrons-lui des cœurs pieux, Dieu nous bénira des cieux. Suisse, espère en Dieu toujours! » sans se soucier du monde.

Info: www.hymnenational.ch