Le débat est vivant! Lancement réussi de #Parlons-en

Aleks Khordadpour et Heinz Etter ont choisi de se rencontrer sur les rives du lac de Constance. Ils ne se connaissent pas et savent seulement qu’ils ont des opinions fondamentalement différentes sur des questions politiques. Ils affichent la volonté d’avoir un «dialogue d’humain à humain», comme Aleks Khordadpour le souligne – le but étant d’expliquer, de pratiquer une écoute active et de chercher à comprendre. En revanche, tenter de convaincre l’autre passe au second plan. Le duo s’accorde à dire que les nuances de gris font toute la différence dans une discussion. Les deux hommes se reverront et vont rester en contact.

Rafaela Estermann et Daniel Waldvogel se sont fixé rendez-vous à Zurich, dans une ancienne centrale électrique transformée en bar. Elle travaille dans une organisation à but non lucratif et lui est propriétaire de trois hôtels. «Ce qui m’intéresse, c’est de comprendre pourquoi des gens qui vivent sur la même planète ont des visions du monde radicalement différentes», explique Rafaela Estermann. C’est ce qui l’a incitée à participer. Lors de la discussion, Daniel Waldvogel prend conscience que sa façon de penser est inhabituelle pour son interlocutrice. «Ce fut une soirée sympathique», résume-t-il néanmoins.

Heinz Buser et Björn Müller se sont rencontrés un samedi matin dans un restaurant bernois. Ils ont discuté du congé parental, confient-ils plus tard à la journaliste du SonntagsBlick qui écrit un article sur eux (uniquement en allemand). Dans la vidéo qui l’accompagne, Heinz Buser raconte ce qui le motive à participer: «Aujourd’hui, le problème est qu’on fréquente généralement des milieux où tout le monde pense la même chose. Je m’intéresse aux opinions que je ne partage pas et apprécie les échanges d’idées.» C’est ce qu’il fait avec Björn Müller. Ce dernier avoue avoir appris, lors de la discussion, que les écarts générationnels peuvent conduire à un regard différent sur le monde.

Une centaine de discussions ont eu lieu

Il s’agit de trois exemples des quelques cent duos de discussion qui se sont rencontrés en août et septembre dans le cadre de #Parlons-en. Cette série de dialogues lancée par Pro Futuris, le Think + Do Tank de la Société suisse d’utilité publique, vise à permettre à des personnes qui pensent différemment d’entrer en discussion et de contribuer ainsi à lutter contre la forte polarisation que l’on observe en Suisse.

«Notre démocratie ne peut fonctionner que si nous sommes capables d’entrer en discussion avec des gens qui pensent autrement», résume le responsable du projet Ivo Scherrer. «#Parlons-en offre précisément l’espace nécessaire pour pouvoir discuter de manière respectueuse et polémique avec des personnes qui ont une opinion différente de la nôtre.»

«Dissiper les préjugés»

Les nombreux retours positifs des participants confortent également l’équipe de projet dans son engagement en faveur du dialogue entre des personnes qui pensent différemment. Ondine Riesen a particulièrement apprécié le guide de discussion élaboré par #Parlons-en qui a été mis à la disposition des participants. Ce fil conducteur lui a permis «d’améliorer sa propre communication, d’aborder l’autre avec bienveillance, curiosité et compréhension.»

Christof Suppiger commente son expérience: «Les préjugés dont nous nous sommes fait part mutuellement ont été largement dissipés.» Il se réjouit déjà de rencontrer son prochain «adversaire». Ruedi Winkler a estimé que la discussion avec un interlocuteur cultivant une vision du monde radicalement différente lui a ouvert de nouveaux horizons. «Nous étions parfaitement assortis.»

Nouvelles éditions prévues en 2023

Pour Cécile Schluep, la responsable de projet junior, la première édition a montré qu’un débat constructif entre des personnes qui pensent différemment reste possible dans un pays aussi polarisé que la Suisse et que la SSUP peut contribuer de cette manière à la cohésion de notre pays. D’autres éditions de #Parlons-en auront lieu en 2023.

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