Des lieux pour tous: comment l’espace public crée des liens entre les générations

Wauwil: réduire la vitesse pour une meilleure qualité de vie

Dans la commune lucernoise de Wauwil, la route cantonale a longtemps été une barrière dangereuse, en particulier pour les enfants sur le chemin de l’école et pour les personnes qui se rendent à la gare. La solution? Une réduction de la vitesse à 30 km/h sur un tronçon de 400 mètres. Cette mesure était une requête de longue date de la population, que le conseil communal a prise en compte. «Il fallait agir avant qu’un grave accident ne se produise», déclarait Ivo Kreienbühl, président de la commune, au «Willisauer Bote» il y a deux ans. La réduction de la vitesse a permis non seulement d’accroître la sécurité, mais aussi d’améliorer la qualité de vie.

Wauwil a également été la première commune de Suisse à recevoir le label «Commune amie des enfants» de l’Unicef en 2009. Les jeunes font bouger les choses: c’est ainsi que le Parlement des Jeunes a initié et mis en œuvre le réaménagement du passage souterrain de la gare.

Berne: lieu de rencontre plutôt que trafic de transit

Le sentier de gymnastique du quartier bernois de Breitenrain montre comment l’aménagement urbain peut favoriser les échanges intergénérationnels. En 2009, la route a été transformée en zone de rencontre afin d’améliorer la sécurité des écoliers et écolières, et de valoriser l’espace public. Au lieu d’une fermeture complète, la ville a misé sur la modération du trafic: la route a été rétrécie à 3,5 mètres, la chaussée légèrement surélevée, et des places assises ainsi que des marquages de couleur signalent la priorité pour les piétons.

Ce réaménagement est le fruit d’un compromis entre différentes organisations de quartier, l’école et la ville de Berne. Tandis que certains réclamaient une fermeture complète, d’autres craignaient une restriction trop importante du trafic. La solution actuelle permet de modérer clairement le trafic sans compromettre l’accessibilité pour les riverains. La particularité: le sentier de gymnastique est non seulement utilisé comme trajet scolaire, mais aussi comme point de rencontre pour l’ensemble du quartier. Les enfants, les parents et les personnes âgées profitent d’un espace qui allie mobilité et détente – une contribution importante à un aménagement urbain adapté aux personnes âgées.

Bâle: le Superblock comme modèle pour l’avenir

Bâle teste un concept qui repense l’espace public dans les quartiers St. Johann et Matthäus. Inspirées par les superblocks de Barcelone, Leipzig et d’autres villes européennes, les rues sont transformées d’un simple espace de circulation en zones de détente et de rencontre. Les voitures circulent à vitesse réduite, les parkings sont réaménagés, et de nouveaux espaces de loisirs, d’échange et de détente voient le jour.

Dans un premier temps, le réaménagement s’effectue avec des mesures temporaires: au lieu de transformations de grande envergure, la ville mise sur l’ameublement, la végétalisation et la mise à disposition de places assises. Les riverains ont pu participer à une table ronde avec des propositions qui sont en cours de développement. L’aspect intergénérationnel est particulièrement intéressant: qu’il s’agisse d’enfants, qui peuvent jouer en toute sécurité, ou d’adolescents et de personnes âgées, qui profitent de davantage de places assises, les Superblocks doivent créer un quartier pour toutes et tous.

Le projet sera évalué après une phase de test d’un an. C’est une approche prometteuse d’aménager les quartiers de manière à ce qu’ils offrent plus que de simples surfaces de circulation et favorisent ainsi les possibilités de rencontres et de vie en commun pour les jeunes et les moins jeunes.

Göteborg: l’accessibilité, clé de la participation

Le projet suédois KOLLA à Göteborg est un bel exemple de planification urbaine inclusive. Le projet montre comment une ville peut rendre les transports publics accessibles sans barrière de manière systématique. Des arrêts ont été transformés, des trottoirs améliorés et de nouveaux véhicules à plancher surbaissé ont été achetés pour permettre aux personnes à mobilité réduite de les utiliser de manière entièrement autonome. La ville a en outre élargi le Flexline, un système de bus à la demande flexible, qui permet à un plus grand nombre de personnes d’accéder aux transports publics de proximité.

Le projet a été complété par des formations à la mobilité pour les seniors et des formations pour le personnel roulant, afin d’améliorer la prise en charge des voyageurs et voyageuses ayant des besoins particuliers. Un recensement systématique et l’élimination des obstacles ont permis de rendre le chemin menant aux arrêts plus facile à emprunter. KOLLA a reçu l’European Access City Award et a posé les jalons d’une politique des transports inclusive. Bon nombre de ces mesures font aujourd’hui partie intégrante de l’urbanisme et illustrent la manière dont l’espace public peut être aménagé pour que tout le monde puisse se déplacer sur un pied d’égalité.

Conclusion: apprendre des meilleurs

Qu’il s’agisse de modération du trafic, de parcs adaptés à toutes les générations, de nouvelles formes d’habitat ou de concepts de mobilité intégrative, il existe déjà de nombreuses approches efficaces qui montrent comment rendre les villes et les communes plus adaptées aux personnes âgées. La clé réside souvent dans l’implication précoce des personnes qui utilisent ces espaces et dans une nouvelle compréhension de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire: les villes ne sont pas seulement des lieux de vie et de travail, mais aussi des lieux de cohabitation. Penser à long terme permet à toutes les générations de se sentir bien dans l’environnement bâti – aujourd’hui et demain.

Bibliographie complémentaire et liens sur le thème:

• Le thème de la discrimination liée à l’âge d’Intergeneration
• Article de blog: Les projets intergénérationnels dans la lutte contre l’âgisme
• Article de blog: Dans l’espace public, la discrimination fondée sur l’âge touche les jeunes comme les personnes âgées – un urbanisme adapté à toutes les générations s’impose