18. avril 2024

Débat: l’administration du Grütli

L’histoire du débat actuel sur le Grütli remonte loin dans le passé: en 1859, des représentants de la SSUP ont acheté la prairie du Grütli afin de la sauver de la construction de bâtiments touristiques. En vue de la préserver pour le grand public, la SSUP fit don en 1860 de la prairie emblématique du Grütli à la Confédération. Dans l’acte de donation, il a été indiqué que le Grütli appartiendrait désormais à la Confédération, mais qu’il serait géré par la SSUP. Il en a été ainsi depuis lors, c’est-à-dire depuis plus de 160 ans.

Motion

Une motion du conseiller national UDC Thomas Aeschi de l’automne dernier souhaite maintenant remettre en question cet accord qui a fait ses preuves. Thomas Aeschi affirme que la SSUP s’est récemment engagée dans une voie de gauche progressiste, comme en atteste selon lui le choix unilatéral des oratrices et orateurs pour la Fête fédérale. Dans sa motion de l’automne dernier, il demandait à la Confédération de résilier le contrat de droit public et la convention y afférente entre la Confédération et la SSUP datant de 2010.

Le Conseil fédéral a pris position à ce sujet en novembre 2023. Il a indiqué sans équivoque qu’il devait se tenir aux conditions évoquées dans l’acte de donation et a donc recommandé de rejeter la motion.

Session spéciale à Berne

Le lundi 15 avril, cette thématique a été débattue dans le cadre d’une session spéciale. La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter a réaffirmé que la résiliation du contrat de droit public ou de la convention ne répondait pas à la principale requête de la motion, qui demande que la Confédération suisse administre elle-même le Grütli en tant que propriétaire. Néanmoins, le Conseil national l’a approuvée de justesse.

La SSUP prend acte de cette décision. Le Conseil des États se prononcera prochainement sur la motion. Que la démocratie suive son cours.

Avec constance

La SSUP continue d’inviter des orateurs et oratrices variés pour le 1er août. D’ailleurs, les deux conseillers fédéraux UDC en fonction et sollicités ont récemment refusé.

Par ailleurs, la SSUP maintient son cap: résistante aux attaques motivées par des questions politiques, elle s’engage avec constance en faveur de la cohésion sociale, d’une société civile active et d’une culture démocratique vivante. C’est dans cet esprit et en toute indépendance politique qu’elle gère par exemple la plateforme de dialogue Pro Futuris, qui a récemment organisé avec succès le Conseil du futur U24 sur le thème de la santé mentale des jeunes.

Elle poursuit également ses programmes éprouvés, comme le programme de mentorat Job Caddie, qui met à la disposition des jeunes ayant des difficultés d’apprentissage des mentors expérimentés, ou encore le programme Transfaire, qui propose aux cadres des stages dans des institutions sociales et qui fête cette année déjà ses 30 ans.