12. septembre 2020
Que nous enseigne le Covid-19?
La plupart de nos contemporains, femmes ou hommes, n’ont dans leur vie aucun élément de référence ayant eu un impact comparable au niveau mondial. Depuis le début de l’année 2020, notre vie est marquée par un grand manque de connaissances et d’innombrables incertitudes; nous sommes obligés de nous orienter à tâtons. Aucune fin à cette crise n’est en vue, pas plus qu’un retour à une normalité d’avant le coronavirus.
En cette période de coronavirus, on a pu voir, et on continue de voir, au niveau collectif, se succéder les phases du deuil et de l’approche de la mort mises en évidence par Verena Kast et Elisabeth Kübler-Ross: au début, nous n’avons pas voulu admettre la réalité du virus et nous avons nié le danger. Puis nous avons rejeté la responsabilité sur la Chine. Ensuite, lorsque les images des hôpitaux du nord de l’Italie ont semé la peur au sein de la population, nous avons fermé les frontières. Nous avons eu le plus grand mal à trouver un juste milieu entre coercition étatique et responsabilité personnelle. À présent, nous nous efforçons de créer une relation nouvelle à nous-mêmes et au monde et de trouver une manière un tant soit peu constructive de vivre avec la situation.
Parce qu’il est encore trop tôt et qu’il ne sera peut-être jamais possible de donner des réponses significatives et concluantes aux nombreuses questions concernant le Covid-19, nous présentons ici une liste d’au moins 50 questions, qui ne prétendent pas à l’exhaustivité, mais qui, tôt ou tard, méritent de recevoir une réponse.
Vie personnelle
- Qu’est-ce qui m’a le plus manqué pendant les presque trois mois de confinement?
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- Visites à la famille, aux parents, aux proches
- Rencontres avec des ami-e-s
- Rencontres avec ma/mon partenaire, mon ami-e
- Etre ensemble avec des collègues de travail
- Rituels d’accueil informels
- Des fleurs fraîches sur la table
- Shopping
- Voyages à l’étranger
- Repas entre ami-e-s dans un restaurant
- Sorties, fêtes, clubs
- Programmes sportifs à la télévision
- Événements sportifs dans les stades
- Ecole, études dans le cadre habituel
- Visites chez le coiffeur
- Concerts
- Théâtre
- Mariages planifiés
- Funérailles dignes pour des proches
- Autres: ……………………………………………………………
- Qu’est-ce qui m’a le plus dérangé ou agacé pendant les presque trois mois de confinement?
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- Visioconférences
- Limitation de la liberté d’association
- Limitation de la liberté de circulation
- Limitation de la liberté du commerce et de l’industrie
- Concentration des médias sur un seul et unique thème: le coronavirus
- Attitude tutélaire envers les personnes de plus de 65 ans
- Accroissement du pouvoir des géants du commerce en ligne
- Fermeture des écoles
- Fermeture des restaurants et des clubs
- Autres: ………………………………………………………..
- Qu’ai-je le plus apprécié pendant les presque trois mois de confinement?
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- Être seul
- Avoir le temps d’écrire
- Avoir le temps de réfléchir
- Passer du temps en famille
- Nuits calmes en ville les week-ends
- Absence de touristes en masse
- Diminution de la circulation automobile
- Un ciel sans avions
- L’enseignement à distance par vidéo
- Le télétravail
- Séances vidéo, donc plus courtes
- Solidarité dans le quartier (achats, etc.)
- Gratitude envers les personnes exerçant des professions d’importance systémique (santé, transports publics, nettoyage, vente, etc.)
- Autres: ………………………………………………
- En quoi le coronavirus va-t-il changer mon mode de vie à plus long terme?
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- Prendre l’avion moins souvent, plus du tout
- Consommer plus souvent et délibérément des produits de ma région
- Défendre des salaires plus élevés pour le personnel d’importance systémique
- Faire plus souvent du télétravail
- Remplacer les voyages d’affaires par des visioconférences
- Autres: …………………………………………………
- Dans quelle mesure je fais dépendre mon bien-être du niveau d’infection dans ma région ou de la perspective d’une vaccination précoce contre le coronavirus?
- Qu’ai-je appris pour ma réflexion et mon action à travers la crise du coronavirus?
Politique
- La politique a fait passer la santé des habitants avant l’argent, car dans une société civilisée et selon notre constitution, la force du peuple se mesure au bien-être des plus faibles et des plus vulnérables. Mais combien de vies ont réellement été sauvées par le confinement?
- Combien de moyens d’existence ont-ils été détruits par le confinement?
- Est-il possible que le confinement ait mis en danger davantage de vies qu’il n’ait permis d’en sauver?
- Outre les patients hospitalisés sauvés dont certains continueront de vivre avec des lésions pulmonaires graves dues au Covid-19, ne faudrait-il pas compter également le nombre de nouveaux cas sociaux, de dépressions, de suicides, de séparations, de violences domestiques, de familles déchirées, de chômeurs et de faillites d’entreprises?
- Les mesures prises par le Conseil fédéral pour fermer les écoles, les restaurants et les magasins pendant six semaines et pour interdire les rassemblements de plus de cinq personnes, étaient-elles justifiées pour sauver la vie de personnes généralement âgées et dont la santé n’était déjà pas excellente auparavant?
- Pendant des mois, le gouvernement fédéral a appelé la population à la «distanciation sociale». Cependant, le social est un domaine éthique et non un domaine spatial. La distance sociale était exactement ce dont nous n’avions pas besoin pendant la crise! Le terme de distance physique aurait été approprié. Comment, au sein de l’OFSP et du gouvernement, la «distanciation sociale» a-t-elle pu s’imposer comme l’attitude idéale contre la Covid-19?
- Etait-il légitime de déclencher une crise économique par une intervention des responsables politiques en matière de santé?
- Le gouvernement national et le parlement fédéral étaient-ils suffisamment légitimés lorsqu’ils ont distribué les milliards reçus des contribuables, sans même que le souverain, lui, ait eu son mot à dire?
- Un prélèvement fiscal unique sur la fortune des riches ou la réintroduction des droits de succession seraient-ils légitimes pour sauver l’économie?
- Lorsque l’exécutif restreint les droits fondamentaux et les droits humains pour protéger le bien commun, il est d’autant plus important que le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire, ainsi que la société civile et les médias, soient vigilants; les plus haut responsables politiques doivent savoir que ces restrictions devront être levées et à quel moment ce sera le cas. Dans ce contexte, que penser de la décision du parlement suisse d’interrompre sa session en mars 2020 pour ne se réunir à nouveau qu’en juin, alors que les écoles et les entreprises, elles, ont réussi à passer aux réunions en ligne en quelques jours seulement?
- Pour quelle raison – sinon par pur nationalisme – les pays voisins ont-ils été présentés comme des sources potentielles de danger, les frontières nationales fermées et un arrêt imposé à l’exportation de produits médicaux, tandis que d’innombrables citoyens suisses ont été rapatriés sur des vols spéciaux depuis le monde entier?
- Avant la crise du coronavirus, nous étions scandalisé-e-s par la surveillance permanente des citoyens en Chine. Cependant, pendant le confinement, de nombreux citoyens de notre pays ont également prôné la renonciation à des droits fondamentaux, tels que la liberté de réunion, la liberté de commerce et la liberté de circulation. Pendant des semaines, la plupart des médias n’ont pas non plus critiqué les restrictions imposées par l’Etat. Plus de la moitié des habitants de notre pays acceptent désormais de se laisser contrôler par une application spéciale Covid-19. Les épidémiologistes réclament même l’obligation d’installer cette application pour les fêtards. Notre conception des droits humains et des libertés individuelles a-t-elle subi un préjudice à long terme du fait de la pandémie?
- Comment se fait-il que, dans un monde globalisé avec un ennemi qui se propage dans le monde entier, presque tous les Etats-nations aient établi de manière autonome leurs propres règles de lutte contre la pandémie? Qu’ils aient fermé leurs frontières pendant des mois? Qu’en Suisse, en mars, aucune décision n’ait été prise pour évacuer certaines régions dans lesquelles les niveaux d’infection au coronavirus étaient particulièrement élevés?
- La fermeture des frontières a-t-elle finalement apporté de l’eau au moulin de celles et de ceux qui exigent depuis toujours que les frontières soient fermées aux étrangers?
- Bien que depuis des décennies le réchauffement climatique et les dommages qu’il cause à l’ensemble de l’humanité soient identifiés comme un danger capital, le nombre d’avions sillonnant le ciel n’a pas diminué. Mais en raison de la menace qui pèse sur la vie des individus, soudainement et dans le monde entier, les avions sont restés cloués au sol. Que signifie cette expérience pour la stratégie énergétique de la Suisse et du monde entier?
- L’appel aux personnes âgées à rester chez elles ne constituait-il pas une dangereuse discrimination? Encore plus l’appel à ne pas recevoir de visites lorsqu’elles vivaient en EMS?
- Au début du confinement, un canton a même voulu introduire une interdiction de sortie pour les personnes âgées. Comment évaluer une telle mesure, qui n’est généralement utilisée que par les dictatures militaires afin de contrôler les membres de l’opposition politique? Quelles sont les conséquences politiques de ce projet d’interdiction pour celles et ceux qui défendaient cette idée?
- Le confinement consistait à prioriser les chances de survie des personnes âgées par rapport aux chances d’avenir des jeunes. Comment la pandémie a-t-elle modifié la solidarité entre les générations à court et à moyen terme?
- Quel impact la crise du coronavirus a-t-elle eu sur les rôles des hommes et des femmes, d’autant plus que la majorité des emplois d’importance systémique sont occupés par des femmes (infirmières, médecins, caissières, éducatrices, assistantes sociales et enseignantes)? Laquelle de ces activités professionnelles sera à l’avenir mieux rémunérée et mieux considérée, en prolongement des applaudissements durant le confinement?
- Pendant le confinement, il est plus que jamais devenu manifeste, que 90 % du travail de soin, lorsqu’il n’est pas rémunéré, est effectué par des femmes. La question de savoir quel travail doit être rémunéré et quel travail ne doit pas l’être est-elle, en définitive, une question politique ou économique?
- Dans quelle mesure, la crise du coronavirus a-t-elle renforcé ou affaibli la cohésion sociale?
- Sur la base de quel argument, les hôteliers et les restaurateurs ont-ils reçu des prêts d’urgence de l’Etat et ont-ils pu prétendre au chômage partiel, alors que ces possibilités n’ont pas été offertes aux artistes indépendants?
- Comment la pandémie a-t-elle modifié les différences, déjà existantes au sein de la population, en termes de revenus et de richesses? Qui sont les gagnants financiers de la crise, qui sont les perdants?
- Qui doit à l’avenir veiller à ce que la Confédération et les cantons constituent des stocks suffisants de produits essentiels, tels que les appareils respiratoires, les masques de protection ou le gel hydro-alcoolique?
- Plus que jamais, la pandémie a montré clairement à quel point les grands défis sociaux ne peuvent être résolus que par une coopération étroite entre l’Etat, les milieux économiques et la société civile. Qu’est-ce que cela signifie pour la manière de gouverner en temps de crise? A quoi devrait ressembler un gouvernement idéal dans les futures situations de crise, un gouvernement qui implique davantage dans ses décisions le parlement fédéral, les cantons, les entreprises, les scientifiques et la société civile?
- La pandémie confirme que ce qui se passe dans un pays ou une région peut très rapidement avoir des répercussions mondiales. Comment se fait-il que même les applications de traçage numérique soient conçues au niveau national et qu’elles ne répondent pas aux besoins d’une société mobile et mondiale?
- Les gouvernements des Etats membres de l’UE ont d’abord examiné la situation dans leur propre pays. Les citoyennes et citoyens de l’UE ont été catapultés dans des temps reculés que l’on croyait révolus à jamais. Quelles leçons l’UE tire-t-elle de la crise du coronavirus?
- Les programmes d’aide de l’UE en faveur de l’économie déboucheront-ils sur un nouveau terrain d’entente ou seront-ils plutôt source de litiges en matière de distribution des fonds?
- Les responsables politiques de nombreux pays ont utilisé et continuent d’utiliser la pandémie comme un alibi bienvenu afin de restreindre, même dans des démocraties prétendument libérales, les droits fondamentaux, les droits civils et les droits humains de la population, consolidant de ce fait leur propre pouvoir.
- Les procédures de demande d’asile se sont poursuivies pendant le confinement, bien qu’il n’ait pas été possible pour les requérants et leurs avocats ni pour les organisations caritatives de faire appel dans les délais, déjà d’ordinaire très courts. Quelles seront les conséquences de ces expériences sur les procédures d’asile?
- De très nombreux sans-papiers ont perdu leurs occupations durant le confinement. Selon la région, ils ont reçu ou non une aide spéciale de la part des autorités. Comment l’Etat va-t-il à l’avenir traiter les membres les plus vulnérables de notre société dans une situation d’urgence particulière, de manière à respecter les principes de la Constitution fédérale?Economie et travail
- Alors que pendant des années, les entreprises n’ont cessé de répéter que le télétravail n’était pas possible pour des raisons de sécurité, cette possibilité n’est plus mise en doute aujourd’hui. Dans certains cas, le télétravail a même permis d’améliorer notamment l’accessibilité du personnel. Quels sont les effets d’une activité croissante depuis le domicile sur la vie privée des salarié-e-s, sur le nombre d’emplois fixes, sur la mobilité privée et publique, sur l’immobilier dans les villes, sur les qualités des dirigeants à encadrer leur personnel, etc.?
- Les vidéoconférences se sont avérées efficaces et performantes. Quels sont leurs effets à long terme sur l’esprit d’équipe et leur importance, sur la culture des réunions et sur les voyages d’affaires?
- Le Covid-19 a confirmé que la délocalisation des installations de production vers des pays à bas salaires est non seulement discutable sur le plan écologique, mais aussi très problématique en cas de pandémie. Actuellement, la production à l’échelle nationale ou dans un pays voisin est en plein essor, les réseaux se re-localisent et l’artisanat connaît une renaissance. Quelles sont les mesures prises en Suisse?Ecole et formation
- L’enseignement en ligne a fait ses preuves, de l’école primaire à l’université. L’importance des parents dans le processus d’apprentissage s’est accrue. L’apprentissage autonome et le travail en équipe ont été encouragés. Dans le même temps, l’enseignement à distance a mis en lumière un problème préexistant qu’il a encore accentué: il y a un fossé entre les enfants vivant dans des familles instruites et ceux de parents demeurés à l’écart des offres et même des possibilités éducatives. Les cantons ont traité différemment les examens de fin d’apprentissage et ceux de maturité. De nombreux étudiants ont perdu un semestre de cours. Quelles sont les conséquences du confinement sur les différents niveaux de formation et d’éducation ?Société civile
- Les églises, les associations, les ONG et les organisations de secours ont été gravement touchées par le confinement, mais elles n’ont été associées que très tardivement aux délibérations du gouvernement. Il n’existe pas non plus de poste permanent au niveau fédéral pour maintenir le contact avec la société civile. Quelles leçons pouvons-nous tirer de la crise du coronavirus pour les relations entre l’Etat et la société civile?
- Les églises et communautés religieuses ont été marquées par l’interdiction de se réunir pendant le confinement. Toutefois, grâce à des célébrations transmises en ligne et par streaming, les communautés religieuses ont en partie atteint de nouveaux groupes cibles. Le danger existait néanmoins de voir ces rituels communautaires devenir des biens de consommation.Médias
- De février à juin 2020, certains médias ont fonctionné principalement comme des chambres d’écho du gouvernement. Ils ont traité de la question éthique consistant à savoir qui on doit laisser mourir et à qui on doit donner une chance de vivre s’il y a trop peu d’unités de soins intensifs et trop peu de respirateurs, au lieu de poser la question politique visant à expliquer pourquoi la moitié des lits d’hôpitaux ont été démantelés au cours de ces 20 dernières années dans le cadre de partenariats public-privé. A l’approche du confinement, d’autres médias ont créé un «narratif de menace», ce qui a justifié des mesures de sécurité douteuses. En revanche, les personnes critiquant les mesures politiques prises contre le coronavirus ont été, et sont encore, immédiatement confrontées à «l’argument qui tue», et traitées de défenseurs apocalyptiques. Certains de nos médias – contrairement aux médias allemands – n’ont guère remis en question le retrait du Parlement et la restriction des libertés fondamentales. Qui va enquêter sur le rôle des médias pendant la crise du coronavirus? Quand? Comment?Médecine
- Que nous apprend le nombre de nouveaux cas d’infection au coronavirus, publié chaque jour, si l’on nous ne dit pas en même temps combien de personnes ont été testées et quels sont, pour comparaison, les chiffres concernant les autres régions?
- Que signifie le nombre de décès dus au Covid-19? Pendant longtemps, le Royaume-Uni n’a compté que les personnes décédées dans les hôpitaux; les résidents des maisons de retraite étaient exclus de ces chiffres. En outre, la majorité des personnes ne sont pas mortes DU Covid-19, mais elles sont mortes AVEC le nouveau coronavirus.
- Cela a-t-il un sens que les médias publient quotidiennement des interviews avec des scientifiques et les conseils qu’ils donnent au gouvernement, alors même qu’ils doivent réviser leur point de vue toutes les deux ou trois semaines?
- Quel est l’intérêt de mettre en quarantaine et d’isoler des milliers de personnes à travers le pays au lieu de se concentrer sur les super-diffuseurs et les foyers d’infection?
- Dans les cas graves de grippe, les personnes âgées fragiles ne sont généralement pas transférées à l’hôpital, et encore moins placées sous respiration artificielle en soins intensifs. Dans le cas du Covid-19, des centenaires ont été branché-e-s sur des respirateurs même si elles ou ils présentaient une comorbidité et qu’elles ou ils avaient signé des dispositions contraires, ceci alors qu’on savait que leurs chances de survie étaient de l’ordre de seulement 20 %. Ce n’était pas une décision médicale, mais un choix politique. Comment ce choix était-il motivé? Et comment éviter de telles situations à l’avenir?
- Dès qu’il y aura un vaccin contre le coronavirus, 60 à 70 % de la population devront être vaccinés et immunisés afin de créer une immunité collective contre ce virus. Dans quelle mesure conviendra-t-il d’encourager ou de contraindre certains groupes de personnes à se faire vacciner, même si la vaccination obligatoire viole le droit fondamental à l’intégrité physique?
Il y a certainement encore beaucoup d’autres questions auxquelles il faudra répondre tôt ou tard si nous voulons être mieux préparé-e-s pour les crises futures. Il serait bon pour l’humanité et la nature que nous puissions tirer des leçons décisives de la crise du coronavirus afin de promouvoir un développement plus durable et un vivre ensemble dans la solidarité.
Lukas Niederberger