Militante et combattante pour l’égalité des droits et la cohésion sociale: Judith Stamm, ancienne présidente de la SSUP (†2022)

Judith Stamm ne mâchait pas ses mots et n’hésitait jamais à faire front à l’injustice. «Aujourd’hui encore, nous récoltons les fruits des travaux de pionnière de Judith Stamm en faveur de la SSUP et continuons à développer ses projets avec beaucoup de gratitude», a déclaré Nicola Forster, président de la SSUP. Alors qu’elle était présidente de la SSUP, Judith Stamm a dû s’exposer publiquement à maintes reprises pour protéger la prairie du Grütli de toute instrumentalisation idéologique et la préserver en tant que lieu d’intégration. En des temps troublés, elle a dû justifier devant les médias les restrictions d’accès au Grütli. Ancienne première lieutenante de la police lucernoise, elle avait le tact et la clarté d’expression nécessaires pour cette mission et a accueilli de nombreux invités de marque lors des fêtes fédérales sur le Grütli. Le directeur de la SSUP de l’époque, Herbert Ammann, se souvient: «Malgré des mises en garde, Judith a toujours cherché le dialogue. En accord avec sa ligne de conduite humaine et politique, elle a accepté de rencontrer un représentant de l’extrême droite.» Lorsqu’elle a réalisé au bout d’une demi-heure que son interlocuteur n’était pas disposé à dialoguer, elle a mis fin à l’entretien. Cela avait certes été un moment difficile pour elle, mais sa persévérance à rechercher le dialogue n’en a pas été affectée.

Un fort engagement en faveur du bénévolat

Judith Stamm s’est investie sans relâche en faveur de l’égalité des droits des femmes, du renforcement de la démocratie et de la justice. Outre son engagement pour tous les thèmes de la SSUP, elle a placé le bénévolat en tête de l’agenda de la SSUP en 2001. Elle a ainsi présidé l’Année internationale du bénévolat (iyv), ce qui représentait un taux de travail bénévole de près de 80% en plus de sa fonction de présidente de la SSUP. «Le bénévolat est important pour la Suisse, car dans notre pays, de larges pans de la société fonctionnent avant tout grâce à l’engagement bénévole et à l’activité de milice», a souligné Judith Stamm dans le magazine Zeitlupe. Le programme de recherche sur le bénévolat de la SSUP lancé la même année a notamment publié le premier Observatoire du bénévolat en 2007. Le quatrième Observatoire du bénévolat paru depuis lors témoigne de l’influence marquante de Judith Stamm. Cornelia Hürzeler, aujourd’hui membre du comité exécutif de la SSUP, a participé à la planification de l’Année du bénévolat 2001 avec Judith Stamm et évoque leurs séances: «Elle était toujours ouverte aux nouvelles idées, même aux plus extravagantes. Elle exprimait son opinion de manière claire et directe, tout en témoignant une grande considération à son interlocuteur. C’est ce qui la caractérisait.»

Force morale et courage

Judith Stamm n’a pas seulement été la première femme à diriger la SSUP, elle était également la première membre de l’organisation à ne pas être originaire du canton de Zurich. Elle a ainsi effectué un précieux travail de réseautage au-delà des cercles existants et positionné la SSUP comme bâtisseuse de ponts et partenaire de dialogue. Judith Stamm a accompli beaucoup de choses pour les générations de femmes qui l’ont suivie et créé, grâce à son courage, des possibilités souvent considérées comme allant de soi aujourd’hui. «Incarner le courage civil, défendre l’égalité des droits et y laisser parfois des plumes – j’ai toujours admiré cette ténacité», se remémore Cornelia Hürzeler. Et Martin Hofer, compagnon de route et membre du comité de la SSUP, d’ajouter: «Judith était la première féministe politique en Suisse, ce que beaucoup d’hommes conservateurs lui ont reproché. En même temps, elle s’intéressait beaucoup au ‹monde traditionnel des hommes› tel qu’on le connaissait à l’époque, par exemple dans le cadre de son métier dans la police ou en tant que fan de football. Assister à un match avec elle était une expérience inoubliable.»

Lien avec la SSUP maintenu après son temps à la présidence

Judith Stamm est restée en lien avec la SSUP jusqu’à son décès et a suivi ses activités avec intérêt. La SSUP se souviendra de Judith comme d’un modèle rayonnant, d’une combattante sereine et persévérante, qui s’est toujours engagée en faveur des plus faibles au sein de la société.

Au nom de toute la SSUP, nous souhaitons aux proches et aux amis de Judith force et courage pour surmonter ces moments difficiles.

Pas de funérailles publiques

Selon les vœux de la défunte, il n’y aura pas de funérailles publiques. Que tous ceux qui souhaitent rendre hommage à Judith Stamm s’arrêtent dans un lieu spécial pour la remercier de la richesse de son travail et d’avoir eu la chance de la connaître personnellement. Des compagnons de route de la SSUP se sont réunis pour rendre hommage à Judith Stamm lors d’une petite cérémonie privée.

Vous pouvez faire un don en mémoire de la défunte (mention: «Judith Stamm»):
Maison d’accueil de Lucerne, «En faveur des enfants de la maison d’accueil»; IBAN CH42 0900 0000 6001 6234 9
Haus Hagar, St. Anna-Stiftung; IBAN: CH63 0900 0000 6002 2667 0

Photo: Judith Stamm, présidente de la Société suisse d’utilité publique et de la Commission du Grütli, s’exprime à l’occasion de la conférence de presse du jeudi 20 avril 2006 à l’Hôtel Balances à Lucerne. (KEYSTONE/Urs Flueeler)