16. juin 2025
La cohésion en période mouvementée: rétrospective de l’AG 2025
L’ordre du jour des trois dernières Assemblées générales de la SSUP était toujours bien chargé. La liste relativement courte de cette année montre que la SSUP est parvenue comme prévu, au terme d’années capitales, à consolider de nombreux thèmes. La SSUP est sur la bonne voie. Le Secrétariat se consacre pleinement à la mise en œuvre de la nouvelle orientation stratégique décidée l’année dernière. Les activités de la SSUP s’articulent désormais autour de trois thèmes prioritaires stratégiques: «Société civile active», «Culture démocratique vivante» et «Cohésion sociale».
Le thème du Grütli, administré par la SSUP, a également été abordé. Franz Hofer, Vice-président de la SSUP et Président de la Délégation du Grütli, s’est référé aux derniers événements en lien avec la sortie de la fraction UDC du 11 juin, qui a été perturbée par un groupe d’extrême droite, pour insister sur le fait que de telles actions ne correspondaient pas à l’esprit du Grütli: «Le Grütli est synonyme de cohésion, de respect et de dialogue.»
Les membres ont approuvé les affaires statutaires et donné décharge au Comité exécutif.
Martin Hofer, qui s’est retiré du Comité exécutif de la SSUP après 17 ans, a également été remercié lors de l’assemblée. Son lien avec la SSUP remonte à très loin: il a agi dès 2007 comme conseiller en communication au nom de la SSUP alors que la Fête fédérale sur le Grütli était mise sous pression par des tentatives de perturbation de l’extrême droite. Dans cette situation tendue, Martin Hofer a contribué de manière décisive au maintien de la communication claire, calme et crédible de la SSUP. Un an plus tard, il a été élu au Comité exécutif. Martin Hofer est ensuite resté pendant de nombreuses années une valeur sûre au sein de cet organe et de la Délégation du Grütli, accompagnant cinq présidentes et présidents de la SSUP. Son expertise, son sens de la politique et sa présence calme ont été d’une grande valeur pour la SSUP, en particulier durant les périodes mouvementées. Les membres l’ont remercié par de longs applaudissements.
L’avocat soleurois Roman Baumann a été élu nouveau membre du Comité exécutif. Il dispose d’une grande expérience juridique, notamment en droit des associations et des fondations.
À l’issue de l’assemblée, Isabel Schuler et Ivo Scherrer ont présenté la nouvelle étude de polarisation de Pro Futuris, le Think + Do Tank de la SSUP, qui a suscité un vif intérêt de la part des membres et donné lieu à une discussion engagée.
Michael Hermann, politologue et membre de la SSUP, a ensuite comparé les résultats à la situation sociopolitique de la Suisse. Sa conclusion: la cohésion reste intacte, mais les fondations se fragilisent. Le repli entre pairs, la perte de confiance et le déclin de la culture de la responsabilité mettent la vie en communauté à rude épreuve. «Le noyau est encore stable, mais il a besoin de soins», a déclaré M. Hermann.
Enfin, le repas du soir en commun a offert un cadre agréable pour les discussions, les rencontres et les retrouvailles entre membres.
Un riche programme-cadre dans le «Säuliamt»
Le deuxième jour était entièrement placé sous le signe de l’engagement local et de l’anniversaire de la Société d’utilité publique du district d’Affoltern, qui fête cette année ses 200 ans d’histoire. C’est à bord du car postal historique de 1964 que nous avons fait la route jusqu’au lac de Türler. Des représentantes d’un collectif de femmes du «Säuliamt», tel qu’on nomme aussi le district d’Affoltern, y ont présenté un nouveau panneau bordant le chemin «Ämtlerweg», qui a été soutenu par la SUP d’Affoltern. Celui-ci rappelle un épisode sombre de l’histoire locale: les persécutions des sorcières du début des temps modernes, dont des femmes de la région ont également été victimes. Olga Tucek et Jrène Dubs nous ont fait revivre avec émotions ces événements par leurs chants et leurs récits.
La journée s’est achevée par une visite guidée de l’abbaye de Kappel, un lieu au riche passé spirituel et en lien étroit avec l’histoire de la réformation, qui accueille aujourd’hui un centre de formation et un hôtel de séminaires. Le théologien Andreas Nufer a su transmettre l’histoire de cet édifice de manière aussi professionnelle qu’accessible. La matinée s’est terminée par un apéritif, suivi du repas de midi.
Photos: Dimitri Brooks